Couple d adultes d'affaires examinant documents financiers dans un appartement moderne

Revenus locatifs : sont-ils pris en compte pour le calcul ?

2 décembre 2025

Les chiffres bruts ne mentent pas : sur dix euros de loyers encaissés, seule une poignée sera considérée par la banque pour évaluer votre capacité à emprunter. Loin d’être anodine, cette réalité rebat les cartes pour tous ceux qui misent sur l’investissement locatif pour renforcer leur dossier.

Dans le paysage bancaire, la règle n’a rien d’universel. Certaines enseignes appliquent sans hésiter une décote de 20 à 30 % sur les loyers perçus. Le motif ? Prévenir les défaillances inattendues, anticiper les périodes où le logement restera vide ou les loyers impayés. D’autres acteurs serrent la vis encore davantage : les revenus issus de locations saisonnières ou de biens fraîchement acquis, moins de six mois, sont parfois tout bonnement écartés. À chaque organisme sa méthode, à chaque dossier une lecture différente. Aucune homogénéité, mais partout la même prudence : on ne compte pas sur des rentrées d’argent incertaines pour bâtir une stratégie de crédit.

Quels types de revenus les banques prennent-elles réellement en compte ?

Quand une banque analyse votre dossier, elle ne s’arrête pas à votre fiche de paie. L’évaluation de la capacité d’emprunt s’appuie sur un éventail de ressources : salaires, retraites, allocations perçues de façon régulière… mais chaque source subit un examen rigoureux. Les revenus stables sont en haut de la pile. Les autres, dont les loyers, sont intégrés avec précaution.

Pour les investisseurs, les revenus locatifs sont pris en compte, mais jamais à 100 %. En pratique, la majorité des banques retiennent 70 % du montant encaissé. Cette marge de sécurité vise à neutraliser les incertitudes : logement vacant, impayés, charges imprévues. Ce traitement s’applique à tous les profils de location : nue, meublée, LMNP ou LMP. Plus le bien est récent, plus les justificatifs et garanties exigés se multiplient.

L’origine des fonds, la stabilité de la situation professionnelle, la régularité des revenus… tout est passé au peigne fin. Un travailleur indépendant devra présenter plusieurs années de bilans solides. Quant aux dividendes ou primes exceptionnelles, ils ne pèsent que faiblement dans la balance. Ici, la constance l’emporte sur le spectaculaire.

Le calcul du taux d’endettement s’appuie sur ces revenus nets mensuels. La limite est claire : pas plus de 35 %. L’apport personnel compte aussi, avec un seuil recommandé de 10 % du montant total du projet. Un dossier solide, transparent dans sa construction, inspire confiance et fluidifie l’accès au crédit. Les banques ne se contentent pas d’un montant de loyer : elles attendent une cohérence globale, une gestion exemplaire et une logique dans la démarche d’investissement.

Revenus locatifs : quelle part est intégrée dans le calcul de votre capacité d’emprunt ?

Le chiffre ne varie qu’à la marge d’une banque à l’autre : seulement 70 % des revenus locatifs sont pris en compte lors de l’étude de la capacité d’emprunt. Cette décote s’applique peu importe la nature du bien, qu’il soit loué en meublé, en nu ou via une structure sociétaire. Il s’agit pour la banque de se préserver des incertitudes : vacance, impayés, aléas inattendus. Le but ? Maintenir le taux d’endettement sous contrôle et éviter que l’emprunteur ne se retrouve dans une impasse financière.

Pour mieux comprendre la variété des situations, voici les principales catégories de revenus locatifs analysées :

  • Location nue : intégrée dans les revenus fonciers, imposés en micro-foncier ou régime réel selon le montant annuel.
  • Location meublée : intégrée aux BIC (micro-BIC ou régime réel), avec possibilité d’amortissement en LMNP.

Un projet d’achat locatif neuf ? Les banques peuvent, sous conditions, intégrer des revenus locatifs prévisionnels, à condition de fournir un bail ou une estimation fiable. Toutefois, elles restent prudentes : chaque flux doit être justifié, chaque rentabilité argumentée. La qualité du dossier prime largement sur le volume affiché.

Charges, dettes et taux d’endettement : comprendre l’équation globale

Le taux d’endettement reste la clé de voûte du crédit immobilier. Il met en balance toutes les charges mensuelles, qu’il s’agisse de prêts déjà en cours, de pensions, de crédits à la consommation ou de frais locatifs, avec les revenus stables et les revenus locatifs pris en compte. La barre est fixée à 35 %, assurance incluse.

Pour démontrer sa solidité, l’emprunteur doit présenter un dossier complet, mentionnant chaque engagement financier. À noter, le déficit foncier issu d’un investissement locatif pourra alléger la fiscalité jusqu’à 10 700 € par an, mais il n’a pas d’impact sur la capacité d’emprunt. Seules les mensualités réellement dues sont prises en compte dans le calcul.

Voici les différentes catégories de charges que la banque examine :

  • Mensualités de crédits immobiliers ou à la consommation
  • Charges régulières : pensions, rentes, loyers (hors résidence principale)
  • Assurance de prêt

Le montage retenu influe aussi sur le dossier. Une SCI à l’IS permet de repousser le déficit sans limitation, là où une SCI à l’IR doit composer avec des plafonds. La banque évalue l’ensemble : stabilité des flux, gestion du patrimoine, choix fiscal. Rien n’est laissé au hasard. Chaque détail compte dans l’équilibre global.

Jeune homme en costume regardant annonces immobilières en ville

Comment les établissements vérifient vos revenus et pourquoi c’est déterminant pour votre projet ?

Lorsqu’un dossier d’emprunt arrive sur le bureau du conseiller, la première étape consiste à vérifier la fiabilité des revenus stables. Bulletins de salaire, avis d’imposition, attestations de pension, bilans comptables pour les indépendants : chaque pièce est scrutée, chaque chiffre recoupé. Le but ? S’assurer de la régularité des entrées d’argent, de la solidité de la situation professionnelle.

Pour les revenus locatifs, la démarche reste méthodique. On réclame le bail, une attestation d’assurance loyers impayés, des extraits de compte attestant de l’encaissement réel. La banque n’en retient que 70 %, intégrant d’avance les périodes de vacance ou les défauts de paiement. Précaution héritée de l’expérience, ajustement dicté par les réalités du marché.

Les simulateurs en ligne donnent une première estimation, mais rien ne remplace l’œil exercé du conseiller ou du courtier. Ces professionnels traquent l’irrégularité, évaluent la gestion du compte et la capacité à honorer chaque échéance. Les profils les plus rassurants ? Ceux qui affichent des revenus réguliers, une épargne tangible, une gestion irréprochable. La transparence est de mise : aucun arrondi optimiste, chaque justificatif doit être à jour.

Pour mettre toutes les chances de votre côté dans la quête d’un crédit immobilier, ne négligez rien. Rassemblez chaque pièce, détaillez vos investissements, précisez toujours le régime fiscal choisi. Ce que la banque attend, ce ne sont pas des promesses, mais des chiffres vérifiables, solides, qui inspirent confiance. La route vers l’emprunt passe par l’exigence, la rigueur et une présentation sans faille.

En matière de revenus locatifs, la prudence est la règle et la transparence, la meilleure alliée. Face à cette sélection minutieuse, mieux vaut avancer avec des arguments chiffrés que des certitudes incertaines. Ceux qui maîtrisent cette partition écrivent l’avenir de leur projet immobilier sans fausse note.

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