La Bourse de Paris a enregistré une baisse de 17 % sur les six premiers mois de 2025, tandis que le S&P 500 a perdu 11 % sur la même période. Les volumes d’échanges restent stables, mais les valeurs technologiques, moteurs des années précédentes, affichent des replis à deux chiffres. Les indicateurs avancés de confiance plongent sous leur moyenne décennale. Les flux vers les fonds obligataires dépassent ceux des fonds actions pour la première fois depuis 2019. Des ajustements de portefeuilles massifs sont constatés chez les investisseurs institutionnels.
Plan de l'article
Où en est le marché financier en 2025 ? Un état des lieux chiffré
Le marché financier 2025 ne ressemble en rien à ce que l’on connaissait il y a seulement deux ans. Depuis janvier, le S&P 500 recule de 11 %, le Dow Jones suit la même pente descendante avec une perte de 9 %. Sur le Nasdaq, c’est la douche froide : -14 % pour les valeurs technologiques, loin de l’euphorie des années précédentes.
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Le marché baissier ne s’arrête pas aux frontières américaines. En Europe, la situation n’a rien de rassurant : le CAC 40 se déleste de 17 %, souffrant d’une croissance en berne et d’une incertitude persistante sur la rentabilité des groupes industriels. Même constat du côté des analystes de Goldman Sachs : les bénéfices des entreprises s’érodent partout.
Les actifs alternatifs ne sont pas à la fête non plus. Le bitcoin chute de 24 % sur six mois, alors même que les volumes sur les ETF américains explosent, selon Bloomberg. La hausse généralisée des taux par les banques centrales complique le financement, refroidit la prise de risque et bouscule les valorisations.
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Une inflation persistante, entre 3,2 et 3,8 % selon les zones, s’installe et alourdit l’ambiance générale. Les investisseurs privilégient les obligations d’État américaines, attirés par des rendements qui dépassent désormais 4,5 %. Résultat : la liquidité se raréfie, la volatilité reprend de la vigueur. L’économie mondiale ralentit, et les grandes places boursières cherchent désespérément leur nouveau point d’appui.
Marché baissier : comment le reconnaître et quelles en sont les causes principales ?
Un marché baissier n’est pas une tempête subite. C’est une descente progressive, souvent marquée par une chute de plus de 20 % sur les principaux indices, et un climat où la défiance s’installe durablement. Rien à voir avec le krach boursier brutal : ici, l’érosion est lente, patiente, presque sournoise. La volatilité reprend ses droits, les volumes s’effritent, la confiance déserte le terrain. Depuis les premiers jours de 2025, ce mouvement s’est imposé, mettant fin aux excès du précédent marché haussier.
Les origines de ce retournement sont multiples. D’abord, la hausse des taux d’intérêt orchestrée par les grandes banques centrales, qu’il s’agisse de la Fed, de la Banque d’Angleterre ou de la Banque du Canada, alourdit le poids de la dette et met un coup de frein à l’expansion. L’inflation persistante grignote les marges, fait reculer la consommation et incite les entreprises à réduire la voilure sur les investissements, voire à couper dans les effectifs. Le spectre de la crise financière n’a jamais été aussi présent : la crise du Covid-19 a laissé des traces, et les chaînes d’approvisionnement restent fragiles.
À ce cocktail déjà chargé s’ajoutent les tensions géopolitiques. La guerre en Ukraine, les remous politiques aux États-Unis, les flambées du prix de l’énergie : chaque élément vient nourrir le risque ambiant et accélère la chute du marché.
Signaux-clés d’un marché baissier
Voici les signes qui permettent d’identifier un marché baissier au-delà du simple repli :
- Correction durable supérieure à 20 % sur les principaux indices
- Baisse généralisée des actions, sans rebond technique significatif
- Contexte de taux d’intérêt élevés et d’incertitude macroéconomique
- Montée du risque systémique et retrait progressif des investisseurs institutionnels
Études de cas : les secteurs et actifs les plus touchés cette année
L’impact du marché baissier varie d’un secteur à l’autre. Certains encaissent plus sévèrement le choc. Le secteur de la technologie ouvre la marche : le Nasdaq s’enfonce de 18 %, des géants comme Nvidia ou Tesla effaçant une bonne partie de leurs gains de l’an passé.
Les banques, quant à elles, subissent de plein fouet la remontée des taux d’intérêt. En Europe, les valeurs bancaires dévissent de 12 % en moyenne sur l’année, victimes de la contraction du crédit et d’une vague de méfiance venue des investisseurs institutionnels.
Du côté du marché des crypto-actifs, la tempête est tout aussi violente. Le bitcoin retombe sous la barre des 40 000 dollars, entraînant l’ensemble des altcoins dans sa chute. Le dogecoin et le shiba inu voient leur capitalisation fondre de moitié, tandis que les volumes d’échanges sur Bybit ou Tangem se tarissent. Même les ETF adossés aux cryptomonnaies, jadis considérés comme des refuges, enregistrent des sorties massives.
Le marché immobilier connaît aussi des vents contraires. Au Canada, Toronto et Vancouver affichent une baisse des prix de 7 %, conséquence directe de la politique monétaire de la Banque du Canada. L’Union européenne reste globalement stable, mais certains marchés secondaires, notamment en Espagne ou au Portugal, subissent des corrections à deux chiffres.
Pour mesurer l’ampleur des dégâts, voici les points marquants :
- Technologie : Nasdaq -18 %, valeurs vedettes sous pression
- Banques : recul moyen de 12 % sur les places européennes
- Crypto-actifs : bitcoin sous 40 000 dollars, altcoins en chute libre
- Immobilier : déclin des prix au Canada, marchés européens fragilisés
Dans ce contexte chahuté, la sélectivité redevient la règle absolue sur les marchés financiers en 2025. Les investisseurs arbitrent parfois dans l’urgence, et la volatilité gagne même les actifs réputés les plus stables, du franc suisse aux produits négociés en bourse.
Perspectives d’investissement et stratégies à envisager face à la volatilité
2025 redistribue les cartes. Face à un marché baissier exigeant, la discipline redevient centrale : la gestion doit être fine, la lecture des cycles plus aiguisée que jamais. Les investisseurs réduisent leur exposition aux actifs les plus instables, tout en gardant des options ouvertes. L’allocation d’actifs se transforme en exercice d’équilibriste, chaque arbitrage entre valeurs refuges et actifs risqués étant pesé au trébuchet. La diversification n’est plus un slogan, mais un impératif.
Des stratégies éprouvées, comme le dollar-cost averaging, retrouvent de l’attrait : investir à intervalles réguliers, même sur un marché déclinant, permet de neutraliser le mauvais timing. Les profils les plus avertis intègrent désormais des stop-loss stricts et s’appuient sur des analyses croisées : technique, fondamentale, sentiment de marché. L’objectif : repérer les signaux faibles quand tout tangue.
Pour affiner la gestion du risque, certains ajustent leur portefeuille avec des solutions défensives, telles que :
- des liquidités placées en stablecoins et stockées sur portefeuille matériel,
- une exposition modulée aux obligations souveraines,
- une réorientation vers des secteurs peu cycliques, comme la santé ou les utilities.
Les conseillers financiers et CGP insistent : la flexibilité s’impose. Si des baisses de taux d’intérêt sont espérées en fin d’année, la prudence reste de mise. Sélectionner, ajuster, accepter que la volatilité soit désormais une composante structurelle : voilà la nouvelle règle d’or pour affronter la réalité mouvante des marchés financiers.
Dans ce paysage où rien n’est acquis, la patience et la lucidité pourraient bien devenir les meilleurs alliés des investisseurs. À chacun d’inventer sa trajectoire, quitte à réapprendre à naviguer dans l’incertitude.