Marché baissier 2025, les signes d’un véritable repli se confirment-ils ?

25 octobre 2025

La Bourse de Paris a enregistré une baisse de 17 % sur les six premiers mois de 2025, tandis que le S&P 500 a perdu 11 % sur la même période. Les volumes d’échanges restent stables, mais les valeurs technologiques, moteurs des années précédentes, affichent des replis à deux chiffres. Les indicateurs avancés de confiance plongent sous leur moyenne décennale. Les flux vers les fonds obligataires dépassent ceux des fonds actions pour la première fois depuis 2019. Des ajustements de portefeuilles massifs sont constatés chez les investisseurs institutionnels.

Où en est le marché financier en 2025 ? Un état des lieux chiffré

Impossible de reconnaître le marché financier 2025 tant il s’est métamorphosé en deux ans. Depuis le début de l’année, le S&P 500 recule de 11 %, et le Dow Jones glisse également, accusant une perte de 9 %. Sur le Nasdaq, la correction frappe fort : -14 % pour les valeurs technologiques, bien loin de l’optimisme d’autrefois.

Ce marché baissier ne connaît pas de frontières : en Europe, l’ambiance reste pesante. Le CAC 40 abandonne 17 % sous la pression d’une croissance atone et d’une incertitude persistante sur la rentabilité industrielle. Les analystes de Goldman Sachs dressent le même constat : la rentabilité des entreprises s’effrite partout.

Du côté des actifs alternatifs, le moral n’est pas meilleur. Le bitcoin recule de 24 % en six mois, alors que les volumes sur les ETF américains s’emballent, d’après Bloomberg. Les banques centrales relèvent les taux, resserrant l’accès au crédit et refroidissant l’appétit pour le risque. Les valorisations vacillent.

L’inflation persiste, oscillant entre 3,2 % et 3,8 % selon les régions, ce qui ne fait qu’alourdir l’atmosphère. Désormais, les obligations d’État américaines séduisent avec des rendements dépassant 4,5 %. Résultat direct : la liquidité se fait rare, la volatilité gagne du terrain. L’économie mondiale s’essouffle, et les grandes places boursières cherchent un nouveau socle.

Marché baissier : comment le reconnaître et quelles en sont les causes principales ?

Un marché baissier n’arrive jamais comme un coup de tonnerre. Il s’installe, lentement, souvent avec une chute de plus de 20 % sur les indices phares, et un climat de défiance qui s’ancre dans la durée. À la différence du krach boursier, la baisse s’étire, insidieuse, et la volatilité s’accentue alors que la confiance s’évapore. Depuis le début de 2025, cette tendance s’impose, mettant un terme à la dynamique du précédent marché haussier.

Les raisons du basculement sont multiples. D’abord, la remontée des taux d’intérêt orchestrée par les banques centrales (Fed, Banque d’Angleterre, Banque du Canada) alourdit les charges et freine l’expansion. L’inflation persistante ronge les marges, pèse sur la consommation et incite les entreprises à réduire leurs investissements ou leurs effectifs. Les stigmates de la crise du Covid-19 demeurent, et les chaînes d’approvisionnement restent sensibles. Le spectre d’une crise financière flotte toujours.

À cela s’ajoutent les tensions géopolitiques : la guerre en Ukraine, les turbulences politiques aux États-Unis, et la flambée des prix de l’énergie. Chacun de ces facteurs amplifie le risque et accélère la chute du marché.

Signaux-clés d’un marché baissier

Pour ne pas se tromper sur la nature du mouvement, certains repères permettent de qualifier un marché baissier :

  • Correction prolongée dépassant 20 % sur les indices majeurs
  • Baisse généralisée des actions, sans véritable rebond technique
  • Contexte de taux d’intérêt élevés et instabilité macroéconomique persistante
  • Montée du risque systémique, accompagnée d’un retrait progressif des investisseurs institutionnels

Études de cas : les secteurs et actifs les plus touchés cette année

L’onde de choc du marché baissier n’épargne aucun secteur, mais certains encaissent davantage. La technologie est la première à accuser le coup : le Nasdaq recule de 18 %, des poids lourds comme Nvidia ou Tesla voient s’évaporer une partie de leurs gains récents.

Les banques, elles, subissent de plein fouet la hausse des taux d’intérêt. En Europe, les valeurs bancaires perdent en moyenne 12 % sur l’année, fragilisées par une contraction du crédit et la défiance des investisseurs institutionnels.

La tempête s’abat également sur le marché des crypto-actifs. Le bitcoin tombe sous les 40 000 dollars, entraînant à sa suite l’ensemble des altcoins. Le dogecoin et le shiba inu voient leur capitalisation divisée par deux, et les échanges sur Bybit ou Tangem se tarissent. Même les ETF adossés aux cryptos, longtemps considérés comme des alternatives solides, subissent des retraits massifs.

Le marché immobilier affronte lui aussi des vents contraires. Au Canada, Toronto et Vancouver enregistrent une baisse des prix de 7 %, conséquence directe des décisions monétaires de la Banque du Canada. L’Union européenne reste globalement stable, mais certains marchés secondaires, notamment en Espagne ou au Portugal, voient les prix décrocher nettement.

Pour saisir l’étendue des répercussions, voici un résumé des principaux points d’impact observés :

  • Technologie : Nasdaq en baisse de 18 %, valeurs stars sous pression
  • Banques : recul moyen de 12 % sur les bourses européennes
  • Crypto-actifs : bitcoin sous 40 000 dollars, altcoins à la peine
  • Immobilier : prix en baisse au Canada, marchés européens fragilisés dans certaines zones

Dans cette configuration heurtée, la sélectivité redevient un réflexe sur les marchés financiers de 2025. Les arbitrages se font parfois dans l’urgence et la volatilité s’invite même sur les actifs jugés les plus robustes, du franc suisse aux produits cotés.

marché financier

Perspectives d’investissement et stratégies à envisager face à la volatilité

L’année 2025 rebat les cartes. Dans ce marché baissier exigeant, la rigueur s’impose : gestion ajustée, lecture affinée des cycles, et exposition limitée aux actifs les plus fragiles. Chaque allocation se pense comme un équilibre subtil entre sécurité et potentiel de rebond. La diversification devient incontournable.

Des approches éprouvées, telles que le dollar-cost averaging, retrouvent l’intérêt des investisseurs. Prendre position à intervalles réguliers, même en période de baisse, permet d’atténuer l’effet du mauvais timing. Les profils aguerris ne jurent plus que par des stop-loss stricts et croisent les analyses, qu’elles soient techniques, fondamentales ou liées au sentiment du marché. La priorité : détecter les signaux faibles dans la tempête.

Pour mieux piloter le risque, certains ajustent leur portefeuille en privilégiant des solutions défensives. Voici quelques exemples concrets de ces stratégies :

  • liquidités placées en stablecoins et sécurisées sur portefeuille matériel,
  • exposition modulée aux obligations souveraines,
  • orientation vers des secteurs peu cycliques comme la santé ou les services aux collectivités.

Les conseillers financiers et CGP le rappellent : la flexibilité s’impose. Même si une détente des taux d’intérêt est attendue en fin d’année, la prudence reste de rigueur. Savoir sélectionner, ajuster, et accepter que la volatilité fasse partie du paysage : voilà la nouvelle boussole pour naviguer sur les marchés financiers d’aujourd’hui.

Quand rien n’est figé et que les repères vacillent, patience et lucidité pourraient bien s’avérer être les véritables leviers des investisseurs. À chacun de tracer sa route, quitte à revoir ses habitudes de fond en comble.

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