Déclarer les revenus Kraken : tout ce qu’il faut savoir pour l’impôt en France

25 août 2025

Omettre un compte Kraken lors de la déclaration fiscale entraîne une amende forfaitaire de 750 € par compte non déclaré, portée à 1 500 € si le montant dépasse 50 000 € par an. En France, l’administration fiscale considère les comptes ouverts sur des plateformes situées à l’étranger comme des comptes à déclarer obligatoirement, quelle que soit l’activité réalisée sur ces comptes.

Les plus-values issues de la vente de cryptomonnaies détenues sur Kraken relèvent du régime fiscal des actifs numériques et doivent être déclarées même si les fonds ne sont jamais rapatriés sur un compte bancaire français. Les règles de calcul, de déclaration et d’imposition diffèrent selon la fréquence des opérations et le statut du contribuable.

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Comprendre l’obligation de déclaration des comptes Kraken en France

Pour tout résident fiscal français qui détient un compte Kraken, la règle est simple : signaler systématiquement ce compte, même si aucune transaction n’a jamais eu lieu. Aux yeux du fisc, Kraken reste une plateforme étrangère. L’administration ne fait pas de distinction : un compte actif, inactif ou même ouvert juste pour tester les fonctionnalités, tout doit être déclaré. Rien ne passe sous le radar. L’amende, elle, tombe sans nuance, et le redressement fiscal n’est jamais bien loin en cas d’oubli.

Chaque année, la déclaration de revenus s’accompagne d’une obligation formelle : indiquer l’existence du compte Kraken via le formulaire cerfa 3916-bis. Ce document vise précisément les comptes d’actifs numériques ouverts à l’étranger. Il ne suffit pas d’indiquer les comptes actifs : toute ouverture, clôture ou simple détention, même sans gain ni mouvement, doit apparaître dans la déclaration. Cette rigueur concerne aussi bien les comptes dormants que ceux créés par simple curiosité.

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Voici les démarches concrètes à suivre pour rester dans les clous :

  • Commencez par cocher la case spécifique concernant la déclaration comptes lors de votre déclaration de revenus en ligne, puis remplissez obligatoirement le formulaire bis.
  • Notez précisément la date d’ouverture, le pays d’établissement (États-Unis pour Kraken), le numéro de compte et l’adresse officielle de la plateforme.

Cette exigence de transparence vise à rendre les flux de crypto-actifs traçables et à limiter toute tentative de dissimulation fiscale. Même une omission par inadvertance peut déclencher une procédure de contrôle. Déclarer son compte Kraken n’est pas une option, mais une étape incontournable pour éviter tout risque et assurer sa tranquillité avec le fisc français.

Quels revenus et opérations sur Kraken doivent être signalés aux impôts ?

Déclarer ses revenus issus de Kraken ne se limite pas à une formalité administrative. Toute opération ayant une incidence financière doit figurer dans la déclaration annuelle. Qu’il s’agisse d’une vente, d’un échange ou du simple fait de toucher des intérêts, chaque transaction possède son propre traitement fiscal. L’administration fiscale distingue plusieurs situations bien précises :

  • Gains issus de la vente de cryptomonnaies : toute conversion de crypto-monnaies en euros, dollars ou autres monnaies traditionnelles entre dans le champ fiscal. C’est la plus-value réalisée lors de la vente qui sera retenue.
  • Échanges crypto-crypto : les transactions entre deux actifs numériques (ex : bitcoin contre ether) n’entraînent généralement pas de taxation immédiate. Seuls les échanges contre une monnaie traditionnelle ou l’acquisition d’un bien/service déclenchent une imposition.
  • Revenus passifs : les intérêts issus du staking ou du lending sur Kraken doivent impérativement apparaître dans votre déclaration. Selon la nature de l’activité, ces revenus relèvent du régime des BIC ou des BNC.
  • NFT et opérations assimilées : céder un NFT via Kraken implique également de le déclarer, la fiscalité appliquée étant celle des plus-values sur actifs numériques.

Les profits dégagés sont soumis à la flat tax de 30 %, qui englobe impôt sur le revenu et prélèvements sociaux. Si votre activité de trading devient régulière, l’administration peut requalifier vos gains selon le régime des BIC ou BNC, avec une imposition au barème progressif. La clé, c’est la rigueur dans la gestion de vos justificatifs : historiser chaque opération, conserver les preuves d’achat, de vente et de transfert, rien ne doit être laissé au hasard si vous souhaitez rester en règle et éviter tout désagrément.

Calcul des plus et moins-values : méthodes et outils pour ne pas se tromper

Tout l’enjeu de la déclaration fiscale crypto repose sur un calcul exact des plus-values et moins-values. Le fisc impose une méthode unique : le prix moyen d’acquisition pondéré à l’échelle du portefeuille global. Oubliez le suivi transaction par transaction : c’est la valeur totale du portefeuille au moment de la vente qui compte, peu importe la date ou le nombre d’achats.

Le principe ? Additionnez le prix total d’acquisition de l’ensemble de vos actifs, puis divisez par le nombre total de jetons détenus. Lors de chaque vente, la différence entre le prix de cession et ce prix moyen détermine la plus-value à déclarer. Si la somme est négative, la moins-value compense uniquement d’autres gains de même nature dans l’année, sans jamais se reporter sur d’autres catégories de revenus.

Pour les investisseurs actifs, le suivi manuel devient vite complexe. Les solutions comme Waltio ou Finary facilitent la tâche : elles récupèrent l’historique Kraken via fichiers CSV ou API, reconstituent l’ensemble des transactions et automatisent le calcul du prix moyen. Ces outils évitent les erreurs et sécurisent la déclaration.

La déclaration elle-même passe par le formulaire Cerfa n°2086, obligatoire en cas de cession imposable. Gardez systématiquement tous les justificatifs : acquisitions, ventes, transferts, y compris ceux effectués sur d’autres plateformes ou comptes crypto. Cette traçabilité fait toute la différence en cas de contrôle ou de demande de régularisation.

cryptomonnaie fiscale

Ce que prévoit la réglementation fiscale française pour 2025

La fiscalité crypto n’a rien d’un terrain figé. L’année 2025 vient bousculer les lignes avec l’application du règlement MiCA à l’échelle européenne, tout en maintenant des exigences nationales spécifiques. Pour les titulaires de comptes Kraken, la vigilance reste de mise : rien ne permet de faire l’impasse sur la déclaration de comptes détenus à l’étranger, quelle que soit la régulation européenne en cours.

Quiconque réside en France devra continuer à signaler tout compte crypto détenu à l’étranger, qu’il soit chez Kraken ou sur une autre plateforme non française. Les sanctions financières persistent pour toute omission. Le formulaire cerfa n°3916-bis demeure l’outil de référence pour notifier l’administration fiscale de la détention d’un compte non domicilié dans l’Hexagone.

Fiscalité en 2025 : ce qui change et ce qui demeure

Voici les principales règles à anticiper pour la prochaine année fiscale :

  • Le régime d’imposition des plus-values de cession d’actifs numériques reste inchangé : application de la flat tax à 30 % (prélèvements sociaux compris) ou, selon l’option, du barème progressif.
  • Les opérations effectuées sur Kraken doivent toujours être déclarées individuellement via le formulaire 2086.
  • La loi de finances 2025 n’apporte pas de bouleversement, mais préparez-vous à voir s’intensifier les contrôles et la surveillance des transferts entre plateformes européennes et françaises.

La fiscalité crypto-monnaies en France s’aligne avec la dynamique européenne tout en préservant ses spécificités. Les utilisateurs de Kraken doivent s’attendre à un renforcement des contrôles et à la nécessité de prouver chaque opération. En matière de déclaration, la rigueur prévaut : chaque mouvement, chaque achat, chaque vente, chaque transfert compte. Bientôt, la frontière entre amateur et professionnel deviendra plus ténue, et seuls ceux qui documentent chaque étape de leur parcours crypto pourront avancer sereinement sous le regard de l’administration.

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